Alors voilà les dialogues des tontons !.

Je remercie ici chaleureusement David PALLOIS qui a mis sur sa super page perso les dialogues des tontons flingueurs à la disposition des fans.
Alors à tout seigneur tout honneur, allez donc voir sa page, avec en plus des dialogues, des fichiers sonores avec des extraits du film. savoureux ! :

http://perso.club-internet.fr/dpallois/les_tontons.html

Mon propos ici n'est pas tant de mettre les dialogues à disposition que de montrer comment l'équipe du VOX a assuré l'animation de la soirée-projection du 30 mars 2002. Vous trouverez donc ci-dessous en jaune, les indications qui vous aiderons à vous faire une idée de l'ambiance, et qui sait, vous inciterons peut-être à participer à la prochaine projection.

Bonne scéance !

  Dans l'usine de Montauban
   
Monsieur Fernand  C'est quand même pas la première fois, non ? 
 
Le 1er ouvrier  J'dis pas que c'est la première fois que vous montez à Paris Monsieur Fernand, j'dis que ça tombe mal. Si le vent est frisquet, vous avez une couverture à l'arrière et Germaine a mis du thé dans le thermos. 
 
Monsieur Fernand  Et pourquoi pas de la quinine et un passe montagne ? On croirait vraiment que je pars au Tibet. 
 
Le 2ème ouvrier  Au revoir Monsieur Naudin. 
 
Monsieur Fernand  Au revoir Gustave. 
 
Le 1er ouvrier  Monsieur Fernand, la foire battra pas son plein avant dimanche, si vous pouviez quand même être là. 
 
Monsieur Fernand  Je t'ai déjà dis que j'en avais pour 48 heures maximum, et puis enfin bon dieu quoi, vous avez quand même pas besoin de moi pour aligner 10 tracteurs dans un stand non ? Hein ? ... Tachez plutôt qu'elle tombe pas en panne comme la dernière fois. 
 
Le 1er ouvrier  Qu'est ce qui a été en panne ? 
 
Monsieur Fernand  La dépanneuse. 
 
Le 1er ouvrier  Oh ! Monsieur Fernand ... 
   
   
  Monologue de Monsieur Fernand dans sa voiture devant le bowling
   
Monsieur Fernand  " Louis de retour : présence indispensable ". Présence indispensable !… Après 15 ans de silence, y'en a qui poussent un peu quand même. 15 ans d'interdiction de séjour ; pour qu'il abandonne ses cactus et qu'il revienne à Paris, faut qu'il lui en arrive une sévère au vieux Louis ; ou qu'il ait besoin de mon pognon, ou qu'il soit tombé dans une béchamel infernale. 
   
   
  A l’arrivée dans le bowling
   
Henri  Eh bien ma vieille, tu nous fais attendre, la route a pas été trop toc ? 
 
Monsieur Fernand  Ben, suffisamment. 
 
Henri  Ça fait plaisir de te revoir, le Mexicain commençait à avoir des impatiences. 
 
Monsieur Fernand  La preuve qu'il est revenu c'est pas un char. 
 
Henri  Oh ben, je me serais pas permis. 
 
Monsieur Fernand  Ça fait quand même une surprise non ? 
 
Henri  Les surprises, t'es peut être pas au bout, viens ! 
   
   
  Dans la chambre du Mexicain
   
Henri à Pascal  C'est Fernand ! 
 
Pascal à Louis  Monsieur Fernand est là
 
Louis  Oui, qu'il entre, qu'il entre ! Et ben c'est pas trop tôt, je croyais que t'arriverais jamais ou bien que t'arriverais trop tard. 
 
Monsieur Fernand  Tu sais, 900 bornes, faut quand même les tailler. 
 
Louis  AIE ! (sur la grimace du mexicain pendant la piqure)
Ça fait quand même plaisir de te revoir, vieux voyou ! 
 
Monsieur Fernand  A moi aussi ... 
 
Louis  Et j'ai eu souvent peur de clamser là bas au milieu des macaques sans avoir jamais revu une tronche amie, et c'est surtout à la tienne que je pensais. 
 
Monsieur Fernand  Tu sais moi aussi c'est pas l'envie qui me manquais d'aller te voir mais on fait pas toujours ce qu'on veut. Et toi ? J'ai pas entendu dire que le gouvernement t'avait rappeler, qu'est ce qui t'a pris de revenir ? 
 
Louis au toubib  Merci toubib, merci pour tout. 
 
Louis à Henri  Henri dis-leur de monter... 
 
Monsieur Fernand  Pardon. Je crois qui vaut mieux quand même … 
 
Louis  Me coupe pas, sans quoi on aura plus le temps. 
 
Louis à Henri  Henri, fais tomber 100 sacs au toubib ! 
 
Monsieur Fernand  Bon alors ? Qu'est ce qui se passe Louis ? 
 
Louis  Je suis revenu pour caner ici et pour me faire enterrer à Pantin avec mes viocs. Les Amériques c'est chouette pour prendre du carbure, on peut y vivre aussi à la rigueur, mais question de laisser ses os, y'a que la France. Et je décambute bêtement, et je laisse une mouchette à la traîne, Patricia, c'est d'elle que je voudrais que tu t'occupes. 
 
Monsieur Fernand  Et ben dis donc, t'en as de bonnes toi ! 
 
Louis  T'as connu sa mère, Suzanne "beau sourire" ? 
 
Monsieur Fernand  T'es marrant dis donc c'est plutôt toi qui l'a connue. 
 
Louis  Au point de vue oseille je te laisse de quoi faire ce qu'il faut pour la petite. J'ai des affaires qui tournent toutes seules ; maître Folace, mon notaire t'expliquera. Bah, tu sais combien ça laisse une roulette, 60% de velours. 
 
Monsieur Fernand  Et sur le plan des emmerdements, 36 fois la mise. Ah, écoutes Louis, ta môme, tes affaires, tout ça c'est bien gentil mais... Moi aussi j'ai mes affaires, tu comprend ? Et les miennes en plus, elles sont légales. 
 
Louis  Ouais, j'ai compris : les potes, c'est quand tout va bien. 
 
Monsieur Fernand  Ça va pas toi, dis ? Hein ? J'ai pas dis ça ! 
 
Louis  Non, non, t'as pas dis ça, t'as pas dis ça mais tu livrerais ma petite Patricia aux vautours ; oh, mon petit ange... 
 
Monsieur Fernand  Ton petit ange, ton petit ange, hein ? 
 
Louis  Oui, oh, maintenant que t'es dans "l'honnête", tu peux pas savoir le nombre de malfaisants qu'il existe, le monde en est plein. Ils vont me la mettre sur la paille, ma petite fille. On va la dépouiller et on va tout lui prendre. Je l'avais faite élever chez les sœurs, apprendre l'anglais enfin ... tout. Résultat : elle finira au tapin, et ce sera de ta faute, t'entends ? Ce sera de ta faute. 
 
Monsieur Fernand Arrêtes un peu hein ? Depuis plus de vingt piges que je te connais, je te l'ai vu faire 100 fois ton guignol alors hein ? Et à propos de tout : de cigarettes, de came, de nanas, ça toujours été ton truc à toi. Et une fois je t'ai même vu chialer, alors tu vas pas me servir ça à moi non ? 
 
Louis  Si !! Ben, tu te rends pas compte, saligaud, qu'elle va perdre son père, Patricia ; que je vais mourir ? 
 
Monsieur Fernand  J'te connais, t'en est capable. Voilà dix ans que t'es barré, tu reviens et je laisse tout tomber pour te voir et c'est pour entendre ça ? Et moi comme une pomme .... 
 
   
  Toc toc toc
   
Monsieur Fernand  Entrez ! 
 
   
 
Pascal, Henri, Raoul Volfoni, Théo, l’ami de Théo et Paul Volfoni entrent dans la chambre 
   
Louis  Ben dis donc Théo, t'aurais pu monter tout seul ? 
 
Théo  Si cette présence doit vous donner de la fièvre... 
 
Louis  Oui, chez moi quand les hommes parlent, les gonzesses se taillent. 
 
L'ami de Théo (chuchotant)  Je t'attend en bas. 
 
Théo (chuchotant)  A tout de suite… 
 
Louis  Voilà je serai bref. Je viens de céder mes parts à Fernand ici présent. C'est lui qui me succède. 
 
Raoul Volfoni  Mais, tu m'avais promis de m'en parler en premier ! 
 
Louis  Exact ! J'aurais pu aussi organiser un référendum, mais j'ai préférer faire comme ça. Pas d'objections ? Parce que moi j'ai rien d'autre à dire. Je crois que tout est en ordre, non ? 
 
   
  Tous sortent de la pièce, sauf Pascal et Monsieur Fernand
   
Louis  Pascal ? Pascal ? 
 
Monsieur Fernand  Oh Louis, ben Louis ? Quoi ? Merde, Pascal ? 
 
Louis  Je vais plus vous retenir longtemps. 
 
Monsieur Fernand  Déconnes pas Louis ! 
 
Louis  Tu sais de quoi je parle. 
 
Monsieur Fernand  Tu veux pas que j'ouvre la fenêtre un petit peu ? Hein ? Merde. Regardes, il fait jour. 
 
Louis  D'ici... On voit ... Que le ciel ! Mais je m'en fous du ciel ... J'y serai un petit homme. Moi ce qui m'intéresse ... C'est la rue. Et ils m'ont filé directement de l'avion dans l'ambulance ... J'ai rien pu voir. Dit donc, ça a du drôlement changé hein ? 
 
Monsieur Fernand  Tu sais, pas tellement quoi ! 
 
Louis  Racontes quand même ! 
 
Monsieur Fernand  Et ben ... C'est un petit matin comme tu les aime ... Comme on les aimait quoi ... Les filles sortent du lido, tiens ! Pareil qu'avant. Tu te souviens? C'est à c't'heure là qu'on emballait. 
   
   
  Dans le bowling
   
Monsieur Fernand  Si un jour on m'avait dis qu'il mourrait dans son lit celui-là
 
Théo  " Das Leben eines Man ist zwischen Himmel und Erde vergegen der Sprung eines jungen weißes Fohlen über einen Graben... ein Blitz... pfft... es ist verbeit... " (" La vie d'un homme entre ciel et terre passe comme le saut d'un poulain blanc franchissant un fossé... un éclair... et c'est fait... "")... Chine... IV siècle avant jésus christ. 
 
Henri  On est ... On vit ... On trépasse ...c'est comme ça pour tout le monde. 
 
Raoul Volfoni  Pas forcement ! Enfin, je veux dire : on meurt pas forcement dans son lit ! Ben voyons ! 
 
Monsieur Fernand à Henri  Dis donc, j'tiens plus en l'air moi, t'aurais pas une bricole à grignoter là. C'est à toi ça? (cigarettes)
Henri  Sers toi ! 
 
Raoul Volfoni  Y'a vingt piges le Mexicain, tout le monde l'aurait donné à cent contre un : flingué à la surprise, mais c't'homme là, ce qui l'a sauvé : c'est sa psychologie. 
 
Paul Volfoni  Tout le monde est pas forcement aussi doué. 
 
Pascal  La psychologie, y'en a qu'une : défourailler le premier ! 
 
Théo  C'est un peu sommaire, mais ça peut être efficace. 
 
Raoul Volfoni  Et le Mexicain, ça été une épée, un cador; moi je suis objectif, on parlera encore de lui dans cent ans. Seulement, faut bien reconnaître qu'il avait décliné, surtout de la tête. 
 
Paul Volfoni  C'est vrai que sur la fin, il disait un peu n'importe quoi. Il avait comme des vapes, des caprices d'enfants. 
 
Monsieur Fernand à Henri  Merci Henri. 
 
Raoul Volfoni  Enfin, toi qu'y a causé en dernier, t'as sûrement remarqué ? 
 
Monsieur Fernand  Remarquer quoi ? 
 
Raoul Volfoni  T'as quand même pas pris au sérieux cette histoire de succession ? 
 
Monsieur Fernand  Pourquoi ? Fallait pas ? Ben, j'ai eu tort. 
 
Paul Volfoni  Ah ! Et voilà ! Tu vois Raoul, c'était pas la peine de s'énerver, monsieur convient. 
 
Raoul Volfoni  Y'en a qui abuseraient de la situation, mais mon frère et moi c'est pas notre genre. Qu'est ce qu'on peut faire qui t'obligerait ? 
 
Monsieur Fernand  Décarrer d'ici. J'ai promis à mon pote de m'occuper de ses affaires. Seulement puisque je vous dis que j'ai eu tort, là. Seulement tort ou pas tort, maintenant, c'est moi le patron. Voilà. 
 
Henri (lui tendant le téléphone)  Pascal !! 
 
Pascal au téléphone  Oui ? 
 
Paul Volfoni  Ecoutes : on te connaît pas. Mais laisses nous te dire que tu te prépares des nuits blanches, des migraines, des nervousses brékdones BRAKEDOWN ! (sur brékdones) comme on dit de nos jours. 
 
Monsieur Fernand  J'ai une santé de fer. Voilà quinze ans que je vis à la campagne : que je me couche avec le soleil, et que je me lève avec les poules. 
 
Henri  Y'a du suif chez Tomate, trois voyous qui chahutent la partie ; les croupiers ont les fois pour la caisse, ils demandent de l'aide. 
 
Monsieur Fernand  Ça arrive souvent ? 
 
Théo  Jamais ! 
 
Pascal  Ça doit pouvoir se régler à l'amiable. 
 
Henri  Si tu tiens à regagner ta province rapido, t'auras intérêt à aller voir, ce serait toujours ça de gagné, c'est sur ton chemin. 
 
Henri  Oh ! Les Volfoni. T'inquiètes pas ! 
 
Théo  "La bave du crapaud n'empêche pas la caravane de passer". 
 
Henri Tchiao ! 
 
Monsieur Fernand  Dis donc ça te gène pas qu'on y aille ensemble ? 
 
Pascal  C'est pas que vous me gênez Monsieur Fernand, mais je ne sais pas si ça va bien vous plaire ? 
 
Monsieur Fernand  Ben ça, je te le dirais ! 
 
L'ami de Théo (chuchotant)  A ton avis, c'est un faux caïd ou un vrai branque ? 
 
Théo  Pour moi, c'est rien du tout. Un coup de téléphone, et dix minutes après ... Il existe plus. 
   
   
  Pascal et Monsieur Fernand dans la voiture en chemin pour rejoindre le casino de Tomate
   
Pascal  J'admet qu'ils ont l'air de deux branques, mais je n'irais pas jusqu'à m'y fier, non ? C'est quand même des spécialistes. Le jeu, ils ont toujours été là dedans les Volfonis-bernés : à Naples, à Las Vegas, partout où il y a des jetons à racler, ils tenaient les râteaux hein ? 
 
Monsieur Fernand  Mais ... Et l'autre là ? Le coquet ? 
 
Pascal  L'ami fritz ? Il s'occupe de la distillerie clandestine. 
 
Monsieur Fernand  C'est quand même marrant les évolutions. Quand je l'ai connu le Mexicain, il recrutait pas chez tonton. 
 
Pascal  Vous savez ce que c'est non ? L'âge, l'éloignement... A la fin de sa vie, il s'était penché sur le reclassement des légionnaires. 
 
Monsieur Fernand  Ah ! Si c'était une œuvre, alors là !! Là, c'est autre chose. 
   
   
  A l'arrivée chez Tomate
   
Pascal  Voilà, ici c'est chez Tomate. 
 
Monsieur Fernand  Je m'attendais à quelque chose de plus important ; mais c'est un clapier ! 
 
Pascal  D'après Tomate, ce qui passionne le joueur c'est le tapis vert, ce qui il y a autour, il s'en fout, il voit même pas. Planque toi ! 
 
   
  Une voiture arrive. Un homme tire à la mitraillette sur Pascal et Monsieur Fernand. La voiture fait un second passage. Pascal riposte et tue les deux occupants ; la voiture finie dans le fossé. (tirs de boules de cotillons à la sarbacanne dans la salle pendant les échanges de coups de feux)
   
Pascal  A l'affût sous les arbres, ils auraient eu leur chance, seulement de nos jours il y a de moins en moins de techniciens pour le combat à pied, l'esprit fantassin n'existe plus ; c'est un tort. 
 
Monsieur Fernand  Et c'est œuvre de qui d'après toi, des Volfoni ? 
 
Pascal  Ce serait assez dans leurs sales manières ; Monsieur Fernand ? Je serais d'avis qu'on aborde molo, des fois qu'on serait encore attendu... Mais, sans vous commander, si vous restiez un peu en retrait... Hein ? 
 
Monsieur Fernand  Ouais, n'empêche qu'à la retraite de Russie, c'est les mecs qu'étaient à la traîne qu'ont été repassés. 
   
   
  Chez Tomate
   
Tomate  C'est toi qui fait tout ce foin ? 
 
Pascal Je m'excuse. Monsieur Fernand, le nouveau taulier. 
 
Tomate  J'étais pas au courant. 
 
Pascal  Comme ça, tu l'es ! 
 
Tomate  Je suis Tomate, le gérant de la partie. 
 
Monsieur Fernand  Bonjour. 
 
Tomate  Enchanté, mais qu'est ce que c'était que cette fusillade ? On ne se serait pas permis de vous flinguer sur le domaine. 
 
Monsieur Fernand  Et ben, on s'est permis. 
 
Pascal  Tomate ? 
 
Tomate  Oui ? 
 
Pascal  Tu devrais envoyer Freddy faire un tour ; y'a une charrette dans le parc avec deux gars dedans, ça fait désordre ... Où sont les autres ? 
 
Tomate  Quels autres ? 
 
Pascal  Les mecs qui faisaient du scandale. 
 
Tomate  Du scandale ici ? Mais j'aimerais comprendre. 
Pascal  Moi aussi. 
 
Monsieur Fernand  Mais c'est pas vous qui avez téléphoné ? 
 
Tomate  La nuit était tout ce qu'il y a de normal. 
 
Pascal  Qu'est ce que c'est que cette embrouille ? 
 
Monsieur Fernand  Le numéro d'Henri ? 
 
Pascal  Mazac 44 05. 
   
   
  Au bowling
   
Monsieur Fernand pense  Maintenant, Henri, y peut plus expliquer les choses à personne ... Trois morts subites en moins d'une demi heure. A ça part sévère les droits de succession. 
   
   
  Monsieur Fernand et Pascal arrive dans la demeure du Mexicain
   
Pascal  Le Mexicain l'avait achetée en viager à un procureur à la retraite. Après trois mois l'accident bête ... Une affaire ! 
 
Jean  Welcome sir, my name is John ! 
 
Monsieur Fernand 
 
Pascal à maître Folace  Il est mort, il y a deux heures. On aurait pu être là plus tôt mais on a été retardé. Des espèces de contestation ; et puis ... Henri s'est fait descendre. 
 
Maître Folace Les Volfoni ! Quand le lion est mort, les chacals se disputent l'empire. Enfin, on ne peut pas demander plus aux Volfoni qu'aux fils de charlemagne. Ah ! Maître Folace, notaire. 
 
Monsieur Fernand  Bonjour monsieur. 
 
Maître Folace  Heureux de vous accueillir, j'aurais préférer bien sûr que ce soit dans d'autres circonstances. Votre chambre est prête, le Mexicain avait donné des ordres. 
 
Monsieur Fernand  Et bien, vous êtes gentil, je vous remercie, mais ... ce qui m'arrangerais surtout, c'est si on pouvait régler nos affaires dans la journée. 
 
Maître Folace  Vous étiez l'ami de Louis depuis longtemps ? 
 
Monsieur Fernand  Depuis toujours. 
 
Jean  Mademoiselle va avoir du chagrin. 
 
Maître Folace  Ah non ... Stop ... Sujet interdit, attention messieurs, pas de fausses notes, la volonté du défunt est formelle : pour Patricia, le plus longtemps possible, son papa se porte comme un charme. Il joue les santors quelque part dans les sierras Mexicaines, mal déservies par la poste, ce qui explique son silence. 
 
Pascal  Bon, je dois partir. Maître Folace sait toujours où me joindre, j'habite chez ma mère. 
 
Monsieur Fernand  Oui merci. 
 
Maître Folace  Je suis bien content que vous soyez là vous savez ? Parce que moi avec la petite, j'y arrive plus. C'est peut être parce que je la connais depuis trop longtemps. Pensez, c'est moi qui l'aie tenu sur les fonds baptismaux, alors. 
 
Jean  Y'avait une belle cérémonie, mademoiselle était déjà ravissante. 
 
Maître Folace  Dites moi mon ami, si vous montiez les bagages de Monsieur Naudin ? 
 
Jean  Yes sir  YES SIR ! (en écho et au garde à vous)
 
Monsieur Fernand  Dites moi, si ça vous fait rien, j'aimerais bien qu'on aborde un p'tit peu les choses sérieuses. Parce qu'après tout une gamine c'est bien beau ça mais faut quand même pas s'en faire pour ça non, on est bien d'accord ? 
 
Maître Folace Ah mais moi je ne m'en fait pas, je ne m'en fait plus. Maintenant qu'vous êtes là, c'est vous que ça regarde. 
 
Monsieur Fernand  Comment ça moi ? 
 
Maître Folace  Eh ben ? Vous avez accepté de vous occuper d'elle non ? 
 
Monsieur Fernand  Ben oui. 
 
Maître Folace  A la bonne votre mon cher. Vous allez connaître tout ce que j'ai connu : les visites aux directrices, les mots d'excuses, les billets de renvoi ... 
 
Monsieur Fernand  Vous allez quand même pas dire que mademoiselle Patricia s'est fait éjecter non ? 
 
Maître Folace Ha, de partout mon cher. Mademoiselle n'a jamais tenu plus de six mois ; juste le temps d'user les patiences. Oui, vraiment, je suis content que vous soyez là(jet de guignon de pain dans la salle sur le geste identique de maître folace)
 
Monsieur Fernand  Pas pour longtemps, ça va changer vite, c'est moi qui vous le dit ; la boite que je vais lui trouver, va falloir qu'elle y reste, croyez moi ! Ou si non, je vais la filer chez les vraies sœurs, les vraies, pension au bagne avec le réveil au clairon et tout le toutim, non mais sans blague ? 
 
Maître Folace Et bien, vous le lui direz à elle. 
 
Monsieur Fernand  J'vais lui dire, et puis tout de suite. Où est-elle ? 
 
Maître Folace  Elle dort. Elle a organisé une petite sauterie qui nous a entraîné jusqu'à trois heures du matin. 
 
Jean  Your room is ready sir ! 
 
Maître Folace  Il veut dire que votre chambre est prête. 
 
Monsieur Fernand  Ah bon. Dites donc, il picole pas un peu votre british ? 
 
Maître Folace  Oh la la ! Et puis il est pas plus british que vous et moi ; c'est une découverte du Mexicain. 
 
Monsieur Fernand  Il l'a trouvé où ? 
 
Maître Folace Ici, il l'a même trouvé devant son coffre fort. Y'a dix sept ans de ça. Avant d'échouer devant l'argenterie, l'ami jean avait fracturé la commode louis XV. Le Mexicain lui est tombé dessus juste au moment où l'artiste allait attaqué les blindages au chalumeau. 
 
Monsieur Fernand  Et bien, je vois d'ici la petite scène. 
 
Maître Folace Vu ses principes le patron pouvait pas le donner à la police. Il a accepté de régler lui-même les dégâts. Résultat : Jean est resté ici trois mois au père comme larbin pour régler la petite note. Et puis, la vocation lui est venue, le style aussi, peut être également la sagesse. Dans le fond, nourri, logé, blanchi, deux costumes par an, pour un type qui passait la moitié de sa vie en prison ... 
 
Monsieur Fernand  Il a choisi la liberté quoi ! 
 
   
 
Dans la salle de bains où Monsieur Fernand fait sa toilette 
   
Patricia  Oh, c'est drôle, je vous voyais plus grand, plus bronzé, mais c'est pas grave ; vous êtes bien l'oncle Fernand ? 
 
Monsieur Fernand Ben ... Oui. 
 
Patricia  On pourrait peut être s'embrasser ? Ça se fait. 
 
Monsieur Fernand  Ah bon ben alors ... Si ça se fait, allons-y ! Dis donc, heureusement que je viens de me raser. 
 
Patricia  Papa m'avait annonce votre arrivée. 
 
Monsieur Fernand  Quand ça ? 
 
Patricia  Dans sa dernière lettre, il y a bien un mois. Ça vous étonne ? 
 
Monsieur Fernand  Euuuuh ... Non, oh non. 
 
Patricia  Y'avait trois pages, rien que sur vous : vos aventures, vos projets, sans compter tout ce que vous avez fait pour lui. 
 
Monsieur Fernand  Dis moi, tu sais, j'aimerais bien avoir un petit peu de thé et du pain, du beurre et peut être des œufs au bacon aussi. Tu pourrais pas t'occuper de ça en bas ? 
 
Patricia  Du thé à sept heures du soir ? 
 
Monsieur Fernand  C'est à dire qu'en ce moment, j'suis un tantinet décalé dans mes horaires, oui. 
 
Patricia  Ah bon ! Oh ! Au fait, ça a du être quelque chose la fois où vous l'avez sorti du fleuve ? 
 
Monsieur Fernand  Qui ça ? 
 
Patricia  Ben papa. Il m'annonçait dans sa lettre : "Fernand m'a sorti d'un drôle de bain". Ce qu'il a oublié de me dire, c'est quel fleuve c'était ? 
 
Monsieur Fernand  Ecoutes, soit gentille, moi je meurt de fin, alors va t'occuper de mon petit en-cas, tu veux ? 
 
Patricia  Vous ne voulez pas me répondre ? 
 
Monsieur Fernand  Mais c'est pas que je veux pas mais comment tu veux que je m'en rappelle moi, hein ? La bas des fleuves t'as que ça, à droite, à gauche, devant, derrière, partout, et bourrés de crocodiles en plus, voilà t'es contente maintenant ? Bon alors maintenant va, et laisses moi finir ma toilette, et puis on parlera après hein ? Parce que tu t'en doutes Patricia, faut quand même qu'on parle. 
 
Patricia  Oui, mon oncle. 
 
Monsieur Fernand  Qu'on parle de choses sérieuses. 
 
Patricia  Oui tonton. Ça ne vous ennuie pas que je vous appelle tonton ? Vous en avez tué beaucoup ? ... Des crocodiles (ombres chinoises de crocos à la main sur l'écran); et là bas y'a que ça, devant, derrière, à gauche, à droite, partout ! Bon, eh bien, je vais m'occuper de votre thé. 
 
   
 
Dans la cuisine 
   
Maître Folace  Puisque la fermeté a l'air de vous réussir je vais vous donner l'occasion de vous distinguer. 
 
Monsieur Fernand  A propos de quoi ? 
 
Maître Folace D'argent ! D'argent qui ne rentre pas. Depuis deux mois les Volfoni n'ont pas versé les redevances de la péniche. Tomate a plus d'un mois de retard, et Théo etc ... 
 
Monsieur Fernand  Mais qu'est ce que c'est ? Une révolte ? 
 
Maître Folace Non sire, une révolution ! Personne ne paie plus rien ! 
 
Monsieur Fernand  Non mais, ces mecs auraient pas la prétention d'engourdir le pognon de ma nièce, non ? 
 
Maître Folace On dirait. 
 
Monsieur Fernand  Le Mexicain était au courant. 
 
Maître Folace Ah non non surtout pas ! C'était un homme à tirer au hasard sans discernement, alors les ragots dans la presse, si c'était tombé sous les yeux de la petite, vous voyez ça d'ici ! 
 
Monsieur Fernand  Ouais, c'que j'vois surtout, si on doit arriver à flinguer, vous préférez que ce soit moi qui m'en charge, c'est ça ? 
 
Maître Folace Un tuteur, c'est pas pareil 
 
Monsieur Fernand  Ça se guillotine aussi bien qu'un papa ! 
 
Maître Folace Mais qui vous demande d'intervenir personnellement ? Nous avons Pascal. Je le convoque ou pas ? 
 
Monsieur Fernand  Si je devais pas être à la foire d'Avignon dans 48 heures, j'dirais non, mais je suis pris par le temps. Et puis je reconnais que c'est jamais bon de laisser dormir les créances, et surtout de permettre au petit personnel de rêver. 
 
   
  Dans le salon
   
Antoine de la Foy  Vous parlez de rêver, rêvez vous en couleur ? Antoine de la Foy, le plus respectueux, le plus ancien, le plus fidèle ami de Patricia. Je vous connais monsieur et je vous admire. Patricia vous évoque, vous cite, vous vante en toute occasion, vous êtes le gaucho, le santor des pampas, l'oncle légendaire ... 
 
Monsieur Fernand  Et moi, elle ne m'a jamais parlé de vous. 
 
Antoine de la Foy  Elle n'a pas eu le temps, ça ne fait rien, je ferais donc mon panégyrique moi-même, c'est parfois assez édifiant et souvent assez drôle, car il m'arrive de m'attribuer des mots qui sont en général d'Alphonse Halley et des aventures puisées dans la vie des hommes illustres. 
 
Monsieur Fernand à Patricia  Il est toujours comme ça ? 
 
Patricia  Absolument pas ! C'est son côté agaçant, il faut qu'il parle ; en vérité c'est un timide. Je suis sûre que vous serez séduit quand vous le connaîtrez mieux. 
 
Monsieur Fernand  Parce qu'en plus, monsieur séduit. 
 
Antoine de la Foy  Je ne séduit pas : j'envoûte ... Let me do it Jean (En parlant du Whisky) 
 
Jean  Thank you sir. 
 
Antoine de la Foy  Pour en revenir à vos rêves en couleur, savez vous que Borowski les attribuent au phosphore qui est contenu dans le poisson ? Moi je préfère m'en tenir à Freud, c'est plus rigolo. Qu'est ce que vous en pensez ? 
 
Monsieur Fernand  Rien. Je ne rêve pas en couleur je ne rêve pas en noir, je ne rêve pas du tout. Je n'ai pas le temps. 
 
Antoine de la Foy (parlant du whisky) 
 
Je vous déconseille l'eau, ce serait un crime, il a dix ans d'âge. 
 
Patricia  Tonton est débordé par ses affaires. 
 
Antoine de la Foy  Vous viendrez bien avec nous demain soir. 
 
Monsieur Fernand Et où ça ? 
 
   
 
Maître Folace interloque discrètement Monsieur Fernand 
   
Antoine de la Foy  Il demande où ça ? Mon dieu qu'il est drôle. Franck Emile jouera pour la première fois Bliel. Chorelli, Beethove, Chopin, tout ça c'est très dépassé, c'est très con, mais avec Bliel : ça peut devenir féroce, tigresque. Bref, tout le monde y sera. 
 
Monsieur Fernand  D'accord, d'accord, je sais que c'est la coutume d'emmener l'oncle de province au cirque. Je vous remercie d'ailleurs d'y avoir pensé, mais vous irez sans moi. Moi demain à sept heures je ne serais pas loin de Montauban, quant à mademoiselle Patricia, elle sera à ses études, nous sommes bien d'accord Patricia ? 
 
Patricia  Oui tonton ! 
 
   
 
Monsieur Fernand sort du salon pour aller dans le vestibule où attendent maître Folace et Pascal 
   
Antoine de la Foy  J'crois que t'as raison, faut pas le brusquer. 
 
Monsieur Fernand  Qu'est ce qui se passe encore ? 
 
Maître Folace Notre ami va se faire un plaisir de vous l'expliquer ... 
 
Pascal  Les Volfoni ont organisé à la péniche une petite réunion des cadres, façon meeting si vous voyez ce que je veux dire, enfin quoi, on parle dans votre dos. 
 
Monsieur Fernand  Et tu tiens ça d'où ? 
 
Pascal  Je peux pas le dire, j'ai promis, ce serait mal. 
 
Monsieur Fernand  Alors ? 
 
Maître Folace Eh bien, y'a deux solutions : ou on se dérange ou on méprise. Oui, évidemment, n'importe comment, une tournée d'inspection ne peut jamais nuire, bien sûr ! 
 
Monsieur Fernand  Eh bien, on va y aller ! 
 
Pascal  Monsieur Fernand ? Y'a peut être une place pour moi dans votre auto, des fois que la réunion devienne houleuse ; j'ai une présence tranquillisante ... 
 
Patricia  Vous préférez le foie gras pour commencer ou pour finir ? 
 
Monsieur Fernand  C'est à dire que je préférerais demain : j'suis obligé de sortir. Un conseil d'administration ... 
 
Antoine de la Foy  Quoi ? Vous n'allez pas dîner avec nous ? Moi qui venais de dire à Jean de monter du champagne ? 
 
Monsieur Fernand  Votre invitation me bouleverse ! Bon appétit quand même ! 
 
Antoine de la Foy C'est du bidon ! 
 
Patricia  Sûrement pas. Il vient de Strasbourg, on le paie un prix fou ... 
 
Antoine de la Foy  Non, je parle du conseil d'administration de ton oncle. Si tu veux mon avis, l'oncle va courir la gueuze. 
 
Patricia  Tu crois ? 
   
   
  A l'intérieur de la péniche
   
Raoul Volfoni  Voilà quinze ans qu'on fait le trottoir pour le Mexicain, j'ai pas l'intention de continuer à tapiner pour son fantôme. 
 
Mme Mado  Le trottoir, le tapin, c'est drôle ça ? On croirait que tu cherches le mot qui blesse ? 
 
Théo  C'est des images. 
 
Mme Mado Les images, ça m'amusait quand j'étais petite, j'ai passé l'âge ! J'dis pas que Louis était toujours très social, non, il avait l'esprit de droit. 
 
Tomate  Oh, dis eh ! 
 
Mme Mado Quand tu parlais augmentation ou vacances, il sortait son flingue avant que t'aie fini. Mais il nous a tout de même apporté à tous la sécurité. 
 
Raoul Volfoni  Ramasser les miettes, vous appelez ça la sécurité vous ? Vous savez combien il nous a coûté le Mexicain en quinze ans ? Vous savez combien qu'il nous a coûté ?? Oh, dis leur Paul, moi j'peux plus. 
 
Paul Volfoni  A 500 sacs par mois, rien que de loyer, ça fait 6 briques par an : 90 briques en 15 ans. 
 
Raoul Volfoni  Plus 30 briques de moyenne par an sur le flambe. Vous savez à combien on arrive ? Un demi milliard ! Et toi pareil pour la petite ferme. Ben dis que c'est pas vrai ! 
 
Tomate  J'ai rien dis ! 
 
Raoul Volfoni  Ben moi j'dis que j'lâcherais plus une tune ! Et j'vous invite à tous en faire autant. 
 
Théo  Vous invitez, vous invitez ... C'est très aimable, mais il y a des invitations ... 
 
Raoul Volfoni  Qu'est ce qui te gène toi ? 
 
Théo  Le climat : trois morts depuis hier, si ça doit tomber comme à Stalingrad... Une fois ça suffit. J'aime autant garder mes distances. 
 
Raoul Volfoni  Dis donc t'essaierais pas de nous faire porter le chapeau des fois ? Faut le dire tout de suite, hein : Il faut dire Monsieur Raoul vous avez buté Henri, vous avez même buté les deux autres mecs ; vous avez peut être aussi buté le Mexicain, puis aussi l'archiduc d'Autriche... 
   
   
  Pascal, Monsieur Fernand et maître Folace arrivent sur le pont de la péniche
   
Pascal  Eh ? Léo, c'est moi, Pascal. 
 
Léo  J'arrive, qui est avec toi ? 
 
Pascal  Je suis avec le notaire. 
 
Léo  Tu me dis que vous êtes deux, vous êtes trois ... 
 
Pascal  J'annonce les employés, pas le patron... 
 
Léo  Possible, mais j'attends un ordre de Monsieur Raoul. 
 
   
  Monsieur Fernand envoie d'un coup de poing Léo à l'eau (jets de flotte dans la salle sur le PLOUF de Léo)
   
Maître Folace 
 
C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases ... 
 
Pascal  Allons ! 
   
   
  Dans la péniche
   
Raoul Volfoni  Si vous marchez tous avec moi, qu'est ce qu'il fera votre Fernand, un procès ? 
 
   
  On frappe à la porte de la salle. Freddy se lève et va ouvrir la porte. Monsieur Fernand envoie d’un coup de poing Freddy au tapis. (cascade magnifique avec explosage de table devant les premiers rangs sur le coup de poing !)
   
Maître Folace Bonsoir messieurs ! Madame ! 
 
Raoul Volfoni  J'croyais pas t'avoir invité ... 
 
Monsieur Fernand  Mais t'avais pas à le faire, j'suis chez moi. Qu'est ce que t'organises ? Un concile ? Tu permet ? 
 
Raoul Volfoni  Je les avais réunis pour décider ce qu'on faisait pour le Mexicain, rapport aux obsèques. 
 
Monsieur Fernand  Si c'est des obsèques du Mexicain dont tu veux parler, c'est moi que ça regarde ; maintenant si c'est celle d'Henri ... Tu pourrais peut être les prendre à ta charge. 
 
Raoul Volfoni  Non, ça va pas recommencer, j'vais pas encore endosser le massacre. 
 
Monsieur Fernand  On parlera de ça un peu plus tard. Pour l'instant on a d'autres petits problèmes à régler, priorités aux affaires. Je commence par le commencement. Honneur aux dames. Mme Mado je présume ? 
 
Mme Mado Elle même. 
 
Monsieur Fernand  Chère madame, Maître Folace m'a fait part de quelques ... Pffff .... Quelques embarras dans votre gestion, momentanés j'espère. Souhaiteriez vous nous fournir quelques explications ? 
 
Mme Mado Les explications Monsieur Fernand, y'en a deux : récession et manque de main œuvre. Ce n'est pas que la clientèle boude, c'est qu'elle a l'esprit ailleurs. Le furtif, par exemple, a complètement disparu. 
 
Monsieur Fernand  Le furtif ? 
 
Mme Mado Le client qui vient en voisin : bonjour mesdemoiselles, au revoir madame. Au lieu de descendre maintenant après le dîner, il reste devant sa télé, pour voir si par hasard il serait pas un peu l'homme du XXème siècle. Et l'affectueux du dimanche : disparu aussi. Pourquoi ? Pouvez vous me le dire ? 
 
Monsieur Fernand  Encore la télé ? 
 
Mme Mado L'auto Monsieur Fernand ! L'auto ! 
 
Monsieur Fernand  Ah, mais dites moi, vous parliez de pénurie de main œuvre tout à l'heure... 
 
Mme Mado Alors là Monsieur Fernand, c'est un désastre ! Une bonne pensionnaire, ça devient plus rare qu'une femme de ménage. Ces dames s'exportent, le mirage africain nous fait un tort terrible ; et si ça continue, elles iront à Tombouctou à la nage. 
 
Monsieur Fernand  Bien je vous remercie madame Mado, on recausera de tout ça ... Qui est ce le mec du jus de pomme ? 
 
Théo  Ce doit être de moi dont vous voulez parler ! 
 
Monsieur Fernand  Dis moi dans ta branche, ça va pas très fort non plus ! Pourtant du pastis vrai ou faux, on en boit encore ? 
 
Théo  Moins qu'avant, la jeunesse française boit des eaux pétillantes, et les anciens combattants, des eaux de régime. Puis surtout il y a le whisky. 
 
Monsieur Fernand  Et alors ? 
 
Théo  C'est le drame ça, le whisky ... 
 
   
  A l'écart, Pascal et le garde de corps de Raoul Volfoni discutent ...
   
Bastien  Dis donc je le connais pas celui-là. Il est nouveau ? 
 
Pascal  C'est le petit dernier de chez beretta. J'te le conseille pour le combat de près, et puis pour les coups à travers la poche, ou le métro ou l'autobus. Mais notes hein ? Faut en avoir l'usage, sans ça, au prix actuel, on l'amortit pas. 
 
Bastien  Le prix passe La qualité reste, c'est pas l'arme de tout le monde, ça ! T'as eu ça par qui ? 
 
Pascal  Par l'oncle Antonio. 
 
Bastien  Le frère de Berthe ? 
 
Pascal  Oui. 
 
   
  Retour dans la salle de conférence de la péniche ...
   
Théo  ... Tout ça pour vous faire comprendre, Monsieur Fernand, que le pastis perd de l'adhérence chaque jour. Le client devient dur à suivre. 
 
Monsieur Fernand  Oh tu sais, c'est un petit peu dans tous les domaines pareil, moi si je te parlais motoculture... Ouais enfin ! 
 
Mme Mado  J'espère qu'il est encore chaud. (le thé)
 
Monsieur Fernand  Merci. 
 
Monsieur Fernand  Bien, et maintenant à nous, dans votre secteur pas de problème, le jeu a jamais aussi bien marché. 
 
Raoul Volfoni  Que tu dis ! 
 
Monsieur Fernand  C'qui vous chagrine, c'est la comptabilité, vous êtes des hommes d'action et je vous aie compris, et je vous ai arrangé votre coup. 
 
Raoul Volfoni  T'arrange, t'arrange, et si on était pas d'accord ? 
 
Monsieur Fernand  Tu va voir que c'est pas possible, j'ai adopté le système le plus simple, regardes ! On prend les chiffres de l'année dernière, et on les reporte. 
 
Tomate  L'année dernière, on a battu des records ! 
 
Monsieur Fernand  Et bien vous les égalerez cette année ! Vous avez l'air en pleine forme là ? Gais, entreprenants, dynamiques ... 
 
Raoul Volfoni  Et en plus, tu nous charries, c'est complet. 
 
Monsieur Fernand  Pascal ? 
 
Pascal  Oui Monsieur Fernand. 
 
Monsieur Fernand  Tu passera à l'encaissement chez ces messieurs sous huitaine. 
 
Raoul Volfoni C’est ça, et si jamais on paye pas, tu nous bute ? 
 
Pascal  Monsieur Raoul ... 
 
Monsieur Fernand  Bien, messieurs, il ne me reste plus qu'à vous remercier de votre attention. 
 
Raoul Volfoni  Bastien ! Accompagnes ces messieurs ! 
 
   
  Pascal, Monsieur Fernand et maître Folace quittent la salle
   
Mme Mado  Toi Raoul Volfoni, on peut dire que tu en est un ? 
 
Raoul Volfoni  Un quoi ? 
 
Mme Mado  Un vrai chef. 
 
Raoul Volfoni 

 

Mais y connaît pas Raoul ce mec ? Y va avoir un réveil pénible, j'ai voulu être diplomate à cause de vous tous, éviter que le sang coule, mais maintenant c'est fini, j'vais le travailler en férocité, l'faire marcher à coup de lattes, à ma pogne j'veux le voir ! Et vous verrez qu'il demandera pardon et au garde à vous ... 
 
   
  Toc toc toc. Monsieur Fernand envoie un coup de poing à Raoul Volfoni.
   
Monsieur Fernand  J'avais oublié : les 10% d'amende. Pour le retard.  (deuxième cascade aussi impressionnante que la première sauf que la table ben, elle est cassée maintenant).
 
Raoul Volfoni  Il a osé me frapper. Il se rend pas compte. 
   
   
  Pascal, Monsieur Fernand et maître Folace reviennent à la maison du Mexicain
   
Maître Folace Cette petite fête m'a rajeunie de vingt ans. Monsieur Naudin a quelque peu bousculé Monsieur Volfoni senior. 
 
Jean  Mes compliments monsieur. 
 
Monsieur Fernand  Qu'est ce que c'est encore que ça ? 
 
   
  Monsieur Fernand entre dans la salle de séjour où Patricia et Antoine sont couchés dans le divan et écoutent de la musique
   
Antoine de la Foy Oh non, au moment où la petite flûte allait répondre au cor, vous êtes odieux ! 
 
Patricia  C'est vrai tonton, ces choses là ne se font pas. 
 
Monsieur Fernand  Ah surtout, je t'en prie hein ? 
 
Patricia  Qu'est ce qui vous arrive, mon oncle ? Vous avez été contrarié dans vos affaires ? 
 
Monsieur Fernand  Oh à peine. Si ça ne vous fait rien Monsieur de la Foy, j'aimerais bien avoir une petite explication. Remettez d'abord vos chaussures, vous êtes ridicule. 
 
Antoine de la Foy  Qu'est ce que vous voulez que je vous explique, cher monsieur ? 
 
Monsieur Fernand  Tout ça, lumière tamisée, musique douce, et vos godasses sur les fauteuils, louis XVI en plus ! 
 
Antoine de la Foy  La confusion doit d'abord s'expliquer, mais les termes sont inadéquates. 
 
Monsieur Fernand  Ah parce que c'est peut être pas du louis XVI ? 
 
Antoine de la Foy  Euh, non ! C'est du louis XV. Remarquez, vous n'êtes pas tombé loin, mais les sonates de Chorelli ne sont pas de la musique douce. 
 
Monsieur Fernand  Mais pour moi ça en est. Et je suis chez moi ! 
 
Antoine de la Foy  Ah j'aime ça, la thèse est osée mais comme toutes le thèses parfaitement défendable. Mais nous allons si vous le voulez bien discuter de la musique par rapport au local, de l'élixir et du flacon, du contenu et du contenant. 
 
Monsieur Fernand 

 

Patricia, mon petit... je ne voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier, l'homme de la pampa, parfois rude reste toujours courtois, mais la vérité m'oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu !  MENU ! ( sur menu !)
 
Antoine de la Foy  Si nous parlions de moi pendant que vous dînerez ? 
 
Monsieur Fernand  Toi, tu vas monter dans ta chambre ! 
 
Patricia  Bonne nuit Antoine. 
 
Monsieur Fernand  Quant à vous brillant Jeune Homme ... 
 
Antoine de la Foy  Ne vous donnez pas la peine, je connais le chemin ... 
 
Monsieur Fernand  Justement, faudrait voir à l'oublier. 
 
Antoine de la Foy  Ce n'est pas du tout gentil Oncle Fernand. 
 
Monsieur Fernand  MONSIEUR Fernand, s'il vous plaît. Aller hop. 
 
Antoine de la Foy  Soit, les manières y gagneront ce que l'affection perdra. 
 
Monsieur Fernand  Et bien, c’est ça. Pensez dont à moi. 
 
Patricia  Vous m'avez terriblement déçue, vous n'avez pas été gentil avec Antoine. 
 
Monsieur Fernand  C'est ce qu'aurait fait ton père, figure toi ; il a jamais pu supporter les voyous, là. 
 
Patricia  Antoine, un voyou ? Antoine est un grand compositeur, il a du génie. 
 
Monsieur Fernand  Et bien, les génies se baladent pas pieds nus, figure toi ! Hein ? 
 
Patricia  Et Sagan ? 
   
   
  Monsieur Fernand dîne dans la salle de séjour ( Pascal et Bastien entre par la fenêtre)
   
Pascal  Bonsoir ! 
 
Monsieur Fernand  Vous êtes louf non ? Qu'est ce que c'est que ces façons d'arriver en pleine nuit par le jardin ? 
 
Pascal  Ben, on voulait pas sonner à cette heure là, réveiller toute la maison. Si la demoiselle se posait des questions. A cet âge là, on imagine. 
 
Bastien  Et puis, on avait à vous parler. 
 
Monsieur Fernand  Vous, je vous ai déjà vu quelque part ... 
 
Bastien  Tout à l'heure, chez les Volfoni. J'étais de l'autre côté. 
 
Monsieur Fernand  Asseyez vous, j'suis en train de becter. 
 
Pascal  Alors là, on est vraiment confus ! Voilà, si on est venu à deux, y'a une raison ! Bastien, c'est le fils de la sœur de mon père, comme qui dirait, un cousin direct, vous saisissez la complication Monsieur Fernand. 
 
Monsieur Fernand  Non, pas encore ! 
 
Bastien  Ah, forcement, t'as pas donné à Monsieur Fernand mes références : 1ère gâchette chez Volfoni, 5 ans de labeur, de nuit comme de jour, et sans un accroc. 
 
Pascal  Vous la voyez ce coup là l'embrouille ? Dans le monde des caves, on appelle ça, un cas de conscience, nous on dit : un point d'honneur. Entre vous et les Volfoni, il va faire vilain temps, en supposant que ça tourne à l'orage, Bastien et moi, on est sûr de se retrouver face à face, flingue en pogne, avec l'honnêteté qui commande de tirer. Ah non, un truc à décimer une famille. 
 
Monsieur Fernand  Ouais, je vois ... Vous voulez boire un coup ? 
 
Bastien  Non, non merci, jamais entre les repas. 
 
Pascal  Moi non plus, chez nous c'est la règle : santé, sobriété. 
 
Bastien  On en a trop vu qui se sont gâtés la main aux alcools. 
 
Monsieur Fernand  J'peux rien vous reprocher, les histoires de famille, ça, c'est comme une croyance, ça force le respect. Bon, alors, qu'est ce que vous proposez ? 
 
Pascal  Bastien a donné sa démission à Monsieur Raoul. 
 
Monsieur Fernand  La tienne va suivre ? 
 
Pascal  J'peux pas faire moins Monsieur Fernand, ' faut comprendre. 
 
Monsieur Fernand  J'comprend. Ouais, quand la protection de l'enfance coïncide avec la crise du personnel, faut plus comprendre, faut prier !
   
   
  Le lendemain, Monsieur Fernand dans la salle de séjour avec Patricia
   
Monsieur Fernand  "et si la vieille définition n'avait pas tant servie à propos de Racine et de Corneille, nous dirions que Bossuet a peint tel qu'il devrait être et que Pascal l'a peint tel qu'il est"...Et ben dit donc. Comment ? Ils t'ont donné que 16/20 ? Et ben, permet moi de te dire qu'ils y vont un peu fort, parce que moi, là, je t'aurais donné un peu plus. 
 
Patricia  Vous êtes très gentil mon oncle... 
 
Monsieur Fernand  Non, Patricia, mon enfant, mercredi dernier quand je suis arrivé, nous dérivions et le navire faisait eau de toute part.... 
 
Jean ...Un Monsieur, au téléphone, un appel de Montauban, l'interlocuteur me semble comment dirais-je ... Un peu rustique, le genre agricole. 
 
Monsieur Fernand  Allo oui ? Oui, c'est moi ... Ça va, ça va ... Alors, hein? ... Oui... Oui... Ben si je suis pas rentré vendredi c'est que j’ai pas pu... Et ben, je ne sais pas moi... 8 jours, peut être 15 .... Et ben, y'a qu'à faire le nécessaire... Enfin, c'est quand même formidable, à chaque fois que j'm'absente, c'est toujours pareil, faut toujours qu'y ait des histoires...et ben, démerdez vous ... 
 
Jean  "Pascal l'a peint tel qu'il est"... Eh ben moi j'aurais donné à mademoiselle 20/20, et en cotant vache. 
 
Patricia  Vous êtes gentil. 
 
Maître Folace Vous savez combien il reste au compte courant ? 60 000, 6 briques ... 
 
Monsieur Fernand  Qu'est ce que ça veut dire ? Y'aurait du coulages ? 
 
Maître Folace Du coulage, oh, c'est bien plus simple... Y'a que l'argent qui devait rentré sous huitaine, n'est toujours pas rentré. Y'a que l'éducation de la princesse, cheval, musique, peinture, etc ... Atteint un budget "Elyséen". Et y'a que vos dépenses somptuaires ont presque des allures africaines. 
 
   
  Le téléphone sonne
   
Maître Folace  Allô oui ? ... Oui ...oui ... Il est là. Une seconde. 
 
Monsieur Fernand  Qui ça ? 
 
Maître Folace Justement, Raoul Volfoni. 
 
Monsieur Fernand  Allô, alors on a enfin compris, on casque ! 
 
Raoul Volfoni  Tu fais de l'obsession, t'es la proie des idées fixes. Je te téléphonais seulement pour t'avertir qu'à la distillerie, y sont en plein baccara, tu devrais t'en occuper, c'est ton rôle grand chef. 
 
Monsieur Fernand  Mais de quoi tu t'occupes ? 
 
Raoul Volfoni  Tu vois comme t'es injuste, on cherche à t'obliger, t'es encore pas satisfait. 
   
   
  A la distillerie 
   
Tomate  Tu crois que Raoul sera tombé dans le piège ? 
 
Théo  Il aura pas résisté à la joie d'annoncer une mauvaise nouvelle à l'autre imbécile. 
 
Tomate  C'est étonnant que le butor aurait pas déjà téléphoné. 
 
Théo  Y'a des impulsifs qui téléphonent, y'en à d'autres qui se déplacent ...( Monsieur Fernand klaxonne)(écho de klaxon de 404 devant le vox à chaque fois).. et voilà ! 
 
Tomate 
Et c'est Volfoni qui portera le chapeau. 

 
Théo  T'es rassuré ? 
 
Tomate  Ouais. 
 
Théo  En voilà un qui est pratiquement sorti du bagne. Maintenant, ce n'est plus qu'une affaire de patience. Dans un mois, les Volfoni, et les affaires du Mexicain, ça deviendra Théo, Tomate et Cie. (Théo claque des doigts pour appeler son ami) Planques ça, des mégots à la pommade rose l’homme de cromagon pourrait trouver ça amusant. (Monsieur Fernand klaxonne à nouveau) Voilà, voilà, on arrive. Dans 5 minutes vous filez. (Monsieur Fernand klaxonne encore et Théo descend)
 
Monsieur Fernand  Alors ça vient oui ? 
 
Théo 
Voilà, j'arrive .... Vous, Monsieur Fernand ?
 
Monsieur Fernand  Ben quoi ? Ça a l'air de t'épater ? 
 
Théo  Raoul Volfoni est ridicule ! Je lui avais demandé de m'envoyer un chauffeur, pas de vous déranger. 
 
Monsieur Fernand  Bon, maintenant j'suis là. Entre parenthèses c'est pas commode à trouver ton coin là, ça fait une plombe que je tourne autour ! 
 
Théo  La police tourne autour depuis 10 ans, elle a jamais trouvé. C'est pour ça que je regretterais cet endroit. 
 
Monsieur Fernand  Et pourquoi, tu dis ça ? 
 
Théo  Par euh ... Désenchantement, vous n'êtes jamais en proie au vague à l'âme Monsieur Fernand ? 
 
Monsieur Fernand  Ma foi, j'en abuse pas non. 
 
Théo  Vous n'avez peut être pas les mêmes raisons. Vous avez gagné la guerre, vous. 
 
Monsieur Fernand  Bon, d'accord j'ai gagné la guerre, mais si je me suis dérangé exprès c'est pas pour défiler, hein. Où est-ce que tu veux en venir ? Qu'est ce qui se passe ? 
 
Théo  Et bien voilà ce qui s'est passé : un chargement tout prêt. Six millions de pastis. Un client qui attend tout ça entre 11 heures et minuit à Fontainebleau ; et bien, nous ne livrons pas. 
 
Monsieur Fernand  Pourquoi, qu'est ce qui te gène ? 
 
Théo  Notre dernier chauffeur est parti hier pour le Sahara, dans le pétrole, à cause des primes, des zones et des assurances sociales : le goût de luxe, l'esprit nouveau. 
 
Monsieur Fernand Un chauffeur, ça se remplace, non ? 
 
Théo  Monsieur Fernand, le transport clandestin ne réclame pas seulement des compétences, mais de l'honnêteté, contrairement aux affaires régulières, on paie comptant en liquide. Ça peut tenter les âmes simples. 
 
Monsieur Fernand  Ben moi, je vois qu'une solution ! Tu prends le bout de bois et tu livres. 
 
Théo  Faut pouvoir ! 
 
Monsieur Fernand  Comment ça ? 
 
Théo  La nuit en plein milieu de la route, un homme armé, en uniforme qui agite une lanterne et qui crie halte, qu'est ce que vous faites ? 
 
Monsieur Fernand  J'm'arrète bien sûr, je passe pas dessus ! 
 
Théo  Et bien, c'est pour ça que vous avez encore votre permis ! Moi pas ! 
 
Monsieur Fernand  Bon, les papiers du bahut sont en règle au moins, oui? 
 
Théo  Tout est en ordre ! Mais Monsieur Fernand, vous ne prétendez pas ... 
 
Monsieur Fernand  ... Quand y'a six briques en jeu, j'prétend n'importe quoi. J'ai conduit des tracteurs, des batteuses, et toi qui parlais de guerre, j'ai même conduit un char Patton. 
 
Théo  C'est pas ma marque préférée. 
 
Monsieur Fernand  Oui, bon ben dis donc, moi j'aimerais bien savoir où je livre parce que fontainebleau, ben c'est grand ! 
 
Théo  Vous connaissez la pyramide. Il y aura une Cadillac noire, arrêtée à l'embranchement de Melun. 
   
   
  Sur la route, Théo et Tomate attendent Monsieur Fernand les armes au poing
   
Tomate  Il devrait être passé, tu vois pas qu'il soit tombé sur un barrage ce cave ! Ce serait beau ! 
 
Théo  Il tient pas la moyenne c'est tout. Avec les prétentieux, c'est toujours pareil, moi je, moi je, sur le terrain plus personne. 
 
   
 
L’ami de Théo attend sur sa moto le passage du camion. Il le double et Freddy signale l’arrivée du camion avec une lanterne 
   
Tomate  J'ai l'impression qu'on annonce Monsieur dugommier. 
 
Théo  Je crois qu'il va le regretter son char Patton. 
 
   
  Freddy jette des clous sur la chausser et le camion fini dans le fossé. Théo tire dessus à la mitrailleuse ( L'écran se léve de 30 centimètres pendant la fusillade, des tireurs embusqués sur la scéne derrière l'écran, des éclairs lumineux zébrent la salle. L'écran se rebaisse à la fin de tirs. Bien sur tirs de cotillons ininterrompus pendant l'intervale.)
   
Tomate  Mais qu'est ce que t'attends, allume-le ! (le camion prend feu) Ca va, filons. Ca va, ça va, ça va. (Monsieur Fernand sort du camion en feu)
 
   
   
  Sur la péniche des Volfoni
   
Raoul Volfoni  Petit frère crois-moi, le monde moderne va vers la centralisation ! 
 
Paul Volfoni  Et Tomate, qu'est ce que t'en fais ? 
 
Raoul Volfoni  Ben si il faut virer Tomate, on le virera. Moi, j'connais qu'une loi, celle du plus fort. 
 
   
  On frappe à la porte. Raoul Volfoni reçoit un coup de poing de Monsieur Fernand en loques à l'ouverture de la porte
   
Raoul Volfoni  C'est une manie, qu'est ce qui te prends ? 
 
   
 
Monsieur Fernand prend une sacoche qu’il vide, puis il se dirige vers le coffre ouvert où il prend de l’argent (cascade sur le bourre-pif)
   
Monsieur Fernand  Vous êtes sur le pente fatale, les gars ! Vous vous endettez, trois briques de camion plus six briques de pastis. 
 
Paul Volfoni  On peut savoir de quoi tu causes ? 
 
Monsieur Fernand  Une autre fois ! Hein ? 
 
Paul Volfoni  Bon ! 
 
Monsieur Fernand  Ce soir je suis pas d'humeur à discuter. Tout m'irrite ! 
 
Paul Volfoni  Bien ! 
 
Monsieur Fernand  Tout m'irrite ! 
 
Paul Volfoni  Bon bon ! 
 
   
  Toc toc toc
   
Raoul Volfoni  T'es toujours de 50% dans l'affaire ? 
 
Paul Volfoni  Ben bien sûr ! 
 
Raoul Volfoni  Alors va ouvrir ! 
 
   
   
  Monsieur Fernand arrive à la maison du Mexicain, Patricia a organisé une petite fête ...
   
Un invité  Convocation : 9 heures ! J'ai l'impression mon cher, que nous ne sommes pas en avance. Vous êtes un ami de Pat ou un copain d'Antoine ? Je me demande si il la saute? 
 
Monsieur Fernand  Si qui saute qui ? 
 
Un invité  Ben ... Antoine ... Patricia ... 
 
   
 
Monsieur Fernand met une raclée à l'invité impoli 
   
Monsieur Fernand  Jean ? 
 
Jean  Une seconde, monsieur. 
 
Antoine de la Foy  Le cercle de famille s'agrandit. 
 
Une invitée Encore un peu Jean, s'il te plaît. 
 
Jean Tu picoles trop toi, tu vas être ronde. 
 
Une invitée Vas donc m'en chercher une autre bouteille, s'il te plaît. 
 
Jean Mais oui. 
 
Un invité  D'accord, tchiao. 
 
Monsieur Fernand  Jean, où est Patricia, et maître Folace ? 
 
Jean  A la cuisine, il aide lui. 
 
Antoine de la Foy  Continuer de me cacher, c'est très désagréable. 
 
Patricia  Oncle Fernand ? 
 
Monsieur Fernand  Ah te voilà toi ! et c'est ça que t'appelle une petite dînette au coin du feu, dis ? Tu vas m'expliquer un petit peu maintenant ? 
 
Patricia  D'où viens-tu ? 
 
Monsieur Fernand  De chez des amis. 
 
Patricia  D'anciens paras ?Vous avez évoqué le bon vieux temps, cooptation, close combat, vous avez joué au lance flamme ... 
   
 
Monsieur Fernand se sert un verre 
   
Un invité Sec ou à l'eau. 
   
 
Monsieur Fernand est à deux doigt de perdre son sang froid 
   
Monsieur Fernand  Chez soi, ça fait plaisir. 
 
Patricia  Je t'ai demandé la permission d'inviter des amis, t'étais d'accord ; tu sais qu'ils sont tous d'excellentes familles ? Celui qui vient de t'offrir du scotch, tu sais qui c'est ? Jacques Le Tellier, le fils du contre amiral. Ecoutes, tu tiens toujours à ce que je passe mon bacho, alors soit logique ! Oui, le bacho sans relations, c'est la charrue sans les boeufs, le tenon sans la mortaise, bref, une nièce sans son petit oncle ! Avoues que tu n'avais jamais pensé à ça. 
 
Monsieur Fernand  C'est fini oui ? 
 
Patricia  Entre nous, à quoi penses tu en général ? 
 
Monsieur Fernand  A Montauban, on devrait jamais quitter Montauban ! 
   
   
  Dans la cuisine
   
Maître Folace  Charmante soirée, n'est ce pas ? Vous savez combien ça va nous coûter ? 2 000 francs nouveaux. 
 
Monsieur Fernand  Y'en a qui gaspillent, et y'en a d'autres qui collectent ... Hein ? Qu'est ce que vous dites de ça. 
Jean  ' Faudrait encore des sandwichs à la purée d'anchois, ils partent bien ceux-là. 
 
Monsieur Fernand  Voilà vos encaissements en retard ... et avec une avance en plus. Les Volfoni ont essayer de me flinguer, oui maître. 
 
Maître Folace  C'est pourtant pas leur genre. 
 
Monsieur Fernand  Et ben ça prouve qu'ils ont changé de genre. Voilà. 
 
Jean  Quand ça change, ça change, faut jamais se laisser démonter. 
 
Maître Folace  Vous croyez qu'ils oseraient venir ici ? 
 
Monsieur Fernand 

 

Les cons ça ose tout ! C'est même à ça qu'on les reconnaît. 
   
   
  Les Volfoni sonnent à la porte... et entrent
   
Paul Volfoni  T'es sûr que tu t'es pas gouré de crèche. 
 
Raoul Volfoni  J'me goure jamais, en rien. 
 
Une invitée  Scotch ou jus de fruit ? 
 
Raoul Volfoni  Rien ! 
 
Raoul Volfoni  Si c'est notre pognon qu'ils sont en train d'arroser les petits comiques, ça va saigner ! ... Dites donc mon brave. 
 
Jean  Monsieur ? 
 
Raoul Volfoni  Il est là, votre patron ? 
 
Jean  Qui demandez-vous ? 
 
Raoul Volfoni  Monsieur Fernand Naudin. 
 
Jean  Monsieur Fernand .... 
 
Raoul Volfoni  ... Fernand l'emmerdeur, Fernand le malhonnête, c'est comme ça que j'l'appelle moi. 
 
Jean Si ces messieurs veulent bien suivre ... 
 
Raoul Volfoni  Et comment. Alors, tu viens dis ! 
 
Jean  Si vous voulez bien vous donner la peine d'entrer. 
   
   
  Dans la cuisine
   
Raoul Volfoni 

 

Bougez-pas ! Les mains sur la table. J'vous préviens qu'on a la puissance de feu d'un croiseur et des flingues de concours. 
 
Jean  Si ces messieurs veulent bien me les confier…. 
 
Raoul Volfoni  Quoi ? 
 
   
  Patricia fait irruption dans la cuisine
   
 Patricia Oh non, on est encore en panne de sandwiches. Tu sais mon oncle, si tes amis veulent danser ... 
 
   
  Patricia ressort de la cuisine
   
Jean  Allons vite messieurs, quelqu'un pourrait venir, on pourrait se méprendre, et on jaserait. Nous venons déjà de frôler l'incident. 
 
Monsieur Fernand  Tu sais ce que je devrais faire, rien que pour le principe ... 
 
Raoul Volfoni  Tu trouves pas que c'est un peu rapproché ? 
 
Paul Volfoni  J'te disais que cette démarche ne s'imposait pas. Au fond maintenant, les diplomates prendraient plutôt le pas sur les hommes d'action. L'époque serait aux tables rondes et à la détente. Hein ? Qu'est ce que t'en penses ? 
 
Monsieur Fernand  J'dis pas non. 
 
Raoul Volfoni  Bé dis donc, on est quand même pas venu pour beurrer des sandwiches ? 
 
Paul Volfoni Pourquoi pas ? Au contraire, les tâches ménagères ne sont pas sans noblesse. Surtout lorsqu'elles constituent le premier pas vers des négociations fructueuses. Hein ? ... merci. 
 
Monsieur Fernand  Maître Folace, vous avez oublié de planquer les motifs de fâcherie. 
 
Paul Volfoni  Oh, Monsieur Fernand... 
 
Monsieur Fernand  Tu connais la vie Monsieur Paul .... Mais pour en revenir au travail manuel, ce que vous disiez est finement observé. Et puis, ça reste une base. 
 
Raoul Volfoni  Ça, c'est bien vrai. Si on rigolait plus souvent, on aurait moins souvent la tête au bêtises. 
 
   
  Une invitée fait irruption dans la cuisine ... 
   
Une invitée  Bonjour. Mais il est où Jean ? 
 
Maître Folace  Qu'est ce que vous lui voulez ? 
 
Une invitée  Y'a plus de glace et y'a plus de scotch ! 
 
Monsieur Fernand  Maître Folace, donnez lui des jus de fruit, allez ... 
 
Une invitée  Pas de jus de fruit, du scotch, vos jus de fruit vous pouvez vous les... 
 
Maître Folace  ... Allons mademoiselle ! L'oncle de Patricia vous dit qu'il n'y a plus de scotch, un point c'est tout. 
 
Une invitée  Vous n'avez qu'à en acheter, avec ça. 
 
Maître Folace 

 

Touche pas au grisby, salope !!  TOUCHE PAS AU GRISBY SALOPE ! (en simultanné)
 
Raoul Volfoni  L'alcool à c't'age là ! 
 
Monsieur Fernand  C'est un scandale hein ? 
 
Raoul Volfoni  Nous par contre, on est des adultes, on pourrait peut être s'en faire un petit ? 
 
Monsieur Fernand  Ca le fait est. Maître Folace ? 
 
Maître Folace  Seulement, le tout venant a été piraté par les mômes. Qu'est ce qu'on fait, on s'risque sur le bizarre ? Ça va rajeunir personne. 
 
Raoul Volfoni  Ben nous voilà sauvés. 
 
Jean 

 

Tiens, vous avez sorti le vitriol ? 
 
Paul Volfoni  Pourquoi vous dites ça ? 
 
Maître Folace  Eh ! 
 
Paul Volfoni  Il a pourtant un air honnête. 
 
Monsieur Fernand  Sans être franchement malhonnête, aux premiers abords, comme ça, il ... A l'air assez curieux. 
 
Maître Folace  Il date du Mexicain, du temps des grandes heures, seulement on a du arrêter la fabrication, y'a des clients qui devenaient aveugles. Oh, ça faisait des histoires. 
 
   
  Ils boivent
   
Raoul Volfoni  Faut reconnaître, c'est du brutal ! 
 
Paul Volfoni  Vous avez raison, il est curieux hein ? 
 
Monsieur Fernand  J'ai connu une polonaise qu'en prenait au petit déjeuner. Faut quand même admettre que c'est plutôt une boisson d'homme. (il tousse)
 
   
 
Ils se resservent  ( pendant la scéne de la cuisine, ombre chinoise derrière l'écran cette fois, une table couverte de bouteilles, des tontons qui picolent, trés réussi !)
   
Raoul Volfoni 

 

Tu sais pas ce qu'il me rappelle ? C't'espèce de drôlerie qu'on buvait dans une petite taule de bien ho har, pas tellement loin de Saigon. Les volets rouges et la taulière, une blonde komac. Comment qu'elle s'appelait non de dieu ? 
 
Monsieur Fernand  Lulu la nantaise. 
 
Raoul Volfoni  T'as connu ? 
 
Paul Volfoni  J'lui trouve un goût de pomme. 
 
Maître Folace  Y'en a. 
 
Raoul Volfoni  Et bien c'est devant chez elle que Lucien le cheval s'est fait dessoudé. 
 
Monsieur Fernand  Et par qui ? Hein 
Raoul Volfoni  Ben v'la que j'ai pu ma tête. 
 
Monsieur Fernand  Par Teddy de Montréal, un fondu qui travaillait qu'à la dynamite. 
 
Raoul Volfoni  Toute une époque ! 
 
   
  Dans la salle à manger
   
Patricia  Tu boudes ? 
 
Antoine de la Foy  Bouder moi tu plaisantes. N'empêche que je commence à en avoir assez moi des amours clandestines ; s'embrasser par téléphone deux fois par jour, c'est bien mignon, mais j'suis un homme moi tu comprends ? Tout ça à cause de ton oncle. Ecoutes c'est vraiment trop bête, on dirait vraiment que vous avez tous peur de lui. Mais j'vais aller lui parler moi. 
 
Patricia Tu vas lui parler de quoi ? 
 
Antoine de la Foy  Je vais lui parler de notre mariage, de toi, de moi, de nous. 
 
Patricia  Répètes un peu ce que tu viens de dire ! 
 
Antoine de la Foy  De toi, de moi. 
 
Patricia  Non, non juste le premier mot. C'était le meilleur. 
 
   
  De nouveau dans la cuisine
   
Maître Folace  D'accord, d'accord, je dis pas qu'à la fin de sa vie Jo le trembleur il avait pas un peu baissé. Mais n'empêche que pendant les années terribles, sous l'occup', il butait à tout va. Il a quand même décimé toute une division de panzers. 
 
Raoul Volfoni  Ah ? Il était dans les chars ? 
 
Maître Folace  Non, dans la limonade, soit à c'qu'on t'dis ? 
 
Raoul Volfoni  J'ai plus ma tête ... 
 
Maître Folace  Il avait son secret le loup. 
 
Raoul Volfoni se lève précipitamment  C'est où ? 
 
Jean  A droite, au fond du couloir. 
 
Maître Folace  Et ... Et ... Et ... 50 kilos de patates, un sac de sciure de bois, il te sortait 25 litres de 3 étoiles à l'alambic ; un vrai magicien Jo. Et c'est pour ça que je permet d'intimer l'ordre à certains salisseurs de mémoire qu'ils feraient mieux de fermer leur claque merde ! 
 
Paul Volfoni 

 

Vous avez beau dire, y'a pas seulement que de la pomme, y'a autre chose, ce serait pas des fois de la betterave ? Hein ? 
 
Monsieur Fernand  Si, y'en a aussi. 
 
   
  Raoul Volfoni dans la salle à manger
   
Raoul Volfoni  On vous apprend quoi à l'école, mon petit chat ? Les jolies filles en savent toujours trop. Vous savez comment je l'vois votre avenir ? Vous voulez le savoir ? 
 
Patricia  Non, non, non ... 
 
Raoul Volfoni  Ben j'vais vous dire quand même, j'vois une carrière internationale, des voyages, ouais, l'Egypte par exemple, c'est pas commun ça l'Egypte ? C'qui a d'bien c'est qu’là-bas, l'artiste est toujours gâté. 
 
Antoine de la Foy  Monsieur désire un renseignement ? 
 
Patricia  Non, monsieur me proposait une tournée en Egypte. 
 
Antoine de la Foy  Hein ? 
 
Raoul Volfoni  Non, j'disais l'Egypte comme ça ! J'aurais aussi bien pu dire ......... Le Liban. 
 
Antoine de la Foy  Je vois, Monsieur dirige sans doute une agence de voyage ? 
 
Patricia  Mais non voyons chéri, Monsieur fait la traite des blanches, mais tu sais que c'est courant, allez, viens ! 
 
   
  De retour dans la cuisine
   
Monsieur Fernand  J'reprendrais bien quelque chose de consistant moi ! 
 
Raoul Volfoni  Dis donc, elle est maquée à un jaloux ta nièce ? J'faisais un brin de causette, le genre réservé, tu m'connais, voilà tout d'un coup qu'un petit cave est venu me chercher, les gros mots et tout ! 
 
Monsieur Fernand  Quoi ? Monsieur Antoine ! Il s’agit pas de lui faire franchir les portes, il faut le faire passer à travers. 
 
Jean  Je serais pas étonné qu'on ferme ! 
 
   
 
Monsieur Fernand et maître Folace sorte de la cuisine 
   
Monsieur Fernand prenant Antoine par les épaules  Dehors tout le monde, allez les petites filles au dodo. Dehors et les familles françaises, ça se respectes monsieur, les foyers c’est pas des putes. 
 
Antoine de la Foy  Milles excuses monsieur pour cet excès de familiarité, c’est l’excès de boisson. 
 
Monsieur Fernand Oh ! Qui qu’a bu ? 
 
Maître Folace  Oh ! Du jus de pommes. 
 
Monsieur Fernand Du tacte moi monsieur Antoine et à toute la bande… Allez hop. 
 
Maître Folace  Allez, allez dehors, on ferme. 
 
Monsieur Fernand Allez, allez, allez, allez … 
 
Maître Folace  Allez, allez, allez, allez y. La sortie c’est par là. Allez oust. On retire sa main de là. Allez, allez. 
 
Raoul Volfoni  Barrez vous, j’vous dit. Barrez vous. 
 
Paul Volfoni Allez au lit, au lit tout ça. 
 
   
 
Une fois tout le monde dehors, Paul Volfoni rentre. Ils éclatent tous de rire. Jean indique à Monsieur Fernand la présence de Patricia qui se met à pleurer 
   
Monsieur Fernand  On causait de quoi ? 
 
Raoul Volfoni
De notre jeunesse. 
 
Maître Folace 
(rigole)
 
   
  Le lendemain, Maître Folace vient réveiller Monsieur Fernand
   
Maître Folace  Eh, eh oh!, OH ! Réveillez-vous ! Réveillez-vous ! 
 
Monsieur Fernand  Qu'est ce que vous faîtes là vous ? 
 
Maître Folace  J'ai le regret de vous faire savoir que Mademoiselle Patricia ne s'est pas rendue à son cours ce matin. 
 
Monsieur Fernand  Quoi ? 
 
Maître Folace  Patricia, n'est pas allé aux cours ce matin ; l'institution vient de téléphoner. 
 
Monsieur Fernand  J'vous garantie qu'elle va y aller à son cours. Elle va même y aller tout de suite, hein. 
 
   
  Monsieur Fernand et maître Folace se rendent dans la chambre
   
Maître Folace  Elle est partie. 
 
Monsieur Fernand  Mais enfin, c'est pas possible ? 
 
Maître Folace  Vous avez connu sa mère ? 
 
Monsieur Fernand  Quel est le rapport ? 
 
Maître Folace  L’hérédité. Cette manie qu'elle avait, la maman de toujours faire la valise. 
 
Monsieur Fernand  Suzanne " beau sourire " a été élevé à Bagneux dans la zone ; et à seize ans elle était sujet vedette chez Mme Reine alors j'vous répète, j'vois pas le rapport. 
 
Maître Folace  On pourrait peut être prévenir la police ? 
 
Monsieur Fernand  Vous voulez que le Mexicain se retourne dan sa tombe. Sa fille recherchée par les perdreaux ; y'a vraiment des fois où vous déconnez ferme hein... Jean ? 
 
Jean  Monsieur ? 
 
Monsieur Fernand  Dites donc, euh ... Vous avez vu partir la petite vous ce matin ? 
 
Jean  Oui, Monsieur, comme d'habitude à huit heures. 
 
Monsieur Fernand  Et vous avez rien remarqué ? 
 
Jean  Si Monsieur, les valises. 
 
Monsieur Fernand  Non mais ! Comment, c'est maintenant qu'y m'dit ça. Bon dieu, mais c’est pas vrai. Comment une môme qui s'en va soit disant à l'école avec des valoches et vous, vous trouvez ça naturel ? 
 
Maître Folace  Go on, go on or he'll break your dirty face. 
 
Monsieur Fernand  On peut dire que je suis comblé. Merci Messieurs, merci ! ah oui. Qu'est ce que c'est que ça ? 
 
Jean  C'est le numéro du radio taxi qu'elle a prit. YES SIR. YES SIR ! (en écho et au garde à vous)
   
   
  Monsieur Fernand avec le taxi
   
Monsieur Fernand  Vous êtes sûr que c'est là ? 
 
Le taxi  Un peu, j'ai coltiné les bagages à la troisième baraque. 
 
Monsieur Fernand  Non mais elle est folle ? 
 
Le taxi  C'est toujours ce qu'on a tendance à croire chaque fois qu'elles nous font la malle. 
 
Monsieur Fernand  Attendez moi, j'en ai pour cinq minutes. 
 
Le taxi  Ah, j'aimerais mieux que vous appeliez un collègue, si la petite dame me voit, j'aurais le vilain rôle. Comprenez cafarder c’est pas beau. Six cinquante. Et puis nous dans le métier, les ruptures, les retrouvailles, toutes les fluctuations de la fesse, on préfère pas s'en mêler. Moi j'ai un collègue comme ça, transporteur de cocu, y s'est retrouvé criblé en plein jour, rue Godeau, par une maladroite. 
 
Monsieur Fernand  Oui ben ça va ça va. 
 
Le taxi  Merci bien Monsieur ... Eh soyez quand même pas trop dur ... 
   
   
  Monsieur Fernand rentre dans l'appartement de Antoine en plaine création musicale
   
Antoine de la Foy  Ah non de Dieu, de nom de Dieu, mais où faut il s'expatrier mon Dieu pour avoir la paix ? Au Groenland, à la terre de feu, j'allais toucher l'anti-accord absolu, vous entendez : ABSOLU. La musique des sphères ... Mais qu'est ce que j'essaie de vous faire comprendre, homme singe ! 
 
Monsieur Fernand  Vous permettez ? 
 
Antoine de la Foy  Ah non ! 
 
Monsieur Fernand  Monsieur de la Foy, quand vous aurez terminé avec vos instruments de ménage ... 
 
Antoine de la Foy Oh, vous entendez ça, des instruments de ménage, l'ironie du primate, l'humour Louis Phillipar, le sarcasme Prud'homesque. Monsieur Naudin, vous faites sans doute autorité en matière de Bulldozer, de tracteur et caterpillar, mais vos opinions sur la musique moderne et sur l'art en général, je vous conseille de ne les utiliser qu'en suppositoires. Voilà ! Et encore, pour enfant. J'ajouterais qu'ayant dormi à la porte de chez vous, je comprend mal ... 
 
Monsieur Fernand  Où est Patricia ? 
 
Antoine de la Foy  Je comprends mal disais-je votre présence chez moi ! 
 
Monsieur Fernand  OU EST PATRICIA ? 
 
Patricia  Ici mon Oncle ... Bonjour ! 
 
Monsieur Fernand  Mais enfin ... Comment Patricia, qu'est ce que tu fais là ? Qu'est ce que ça veut dire tout ça ? 
 
Patricia  Tu vois, je civette, je bainmarise, je ragougnasse. Je donne à Antoine tout apaisement dans l'avenir. Logique non ? Il doit passer sa vie avec moi. 
 
Monsieur Fernand  Passer sa vie ? 
 
Patricia  Naturellement, tu restes déjeuner avec nous ? Chéri ! 
 
Antoine de la Foy  Oui ? 
 
Patricia  Tu devrais descendre chez l'Italien, je crois que nous allons manquer de vin. 
 
Antoine de la Foy  Oncle Fernand préfère le Bordeaux ou le Bourguogne ? Hein ? ... ... Ben on prendra les deux. 
 
Patricia  Ça ne va pas, qu'est ce que tu as ? 
 
Monsieur Fernand  Euh ... J'deviens louf', c'est tout ! 
 
Patricia  Oh, mon civet qui brûle ! Tu peux venir tu sais. 
 
Monsieur Fernand  Ecoutes Patricia ... Qu'est ce qui t'a pris de partir comme ça? Hein. Tu nous a fais faire un mauvais sang du diable ! 
 
Patricia  Qu'est ce qui t'a pris de mettre Antoine à la porte ? 
 
Monsieur Fernand  Tu veux mon avis ? 
 
Patricia  C'est bien pour ça que je te le fais goûter. 
 
Monsieur Fernand  Non, mais c'est pas de ça qu'il s'agit, c'est de mon avis sur ton Antoine. 
 
Patricia  MON Antoine, tu ne crois pas si bien dire, il m'épouse. 
 
Monsieur Fernand  Patricia, attention, ne nous emballons pas ; d'abord est ce que tu l'aimes, ben ... Est ce que tu l'aimes assez pour l'épouser ? 
 
Patricia  Oh, presque trop, c'est du gâchis ; ça méritait une liaison malheureuse, tragique, quelque chose d'Espagnol, même de Russe. Allez, viens donc boire un petit scotch va, ça te fera oublier ceux d'hier. 
 
Monsieur Fernand  Hier, j'ai rien bu. Mais alors pas ça ! 
 
Patricia  Alors, pourquoi tu déambulais toute la nuit ? Tu as même fait couler deux bains. 
 
Monsieur Fernand  Les nerfs ! Dis moi, tu comptes rentrer pas trop tard. Oui, il faudrait pas que la future belle famille aille s'imaginer que ... Nous menons une vie de bohème quand même. Parce que ton Antoine, il est bien gentil avec ses airs là, mais tu vas voir qu'il va nous faire surgir une famille comme tout le monde. 
   
   
  Au repas
   
Antoine de la Foy  Bref seul rescapé d'une famille ébranlé par les guerres coloniales, les divorces et les accidents de la route, Papa, Adolphe Amédée de la Foy dit " Le président ", un personnage : il collectionne les pendules et les contraventions, les déceptions sentimentales et les décorations ; il les a toutes sauf la médaille de sauvetage, la plus belle selon lui, mais la plus difficile à décrocher quand on est pas breton. 
 
Monsieur Fernand Un homme curieux, dîtes-donc ! 
 
Antoine de la Foy  Un père ... Adolphe Amédée témoigne en matière d'art de perversion assez voisine des vôtres, défenseur de Puvichavan et Reynald Hauan... 
 
Monsieur Fernand  Connaît pas. 
 
Antoine de la Foy  ... Lui, si ! A part ça, ce qu'il est convenu d'appeler un grand honnête homme. Porté sur la morale et les soubrettes, la religion et les jetons de présence ... Vous connaissez sa dernière ? Il vient de se faire bombarder vice-président du fond monétaire international. 
 
Monsieur Fernand  Oh ? 
 
Patricia  A quoi penses-tu ? 
 
Monsieur Fernand  Fond Monétaire, pas bête ça tu sais ! 
   
   
  Dans la chambre le lendemain matin, Jean, Maître Folace et Patricia souhaitent l'anniversaire de Monsieur Fernand
   
Jean, Maître Folace et Patricia en cœur  Happy birthday to you, happy birthday to you ...happy birthday Fernand ... happy birthday to you. 
 
Patricia  Bon anniversaire, mon Oncle ! 
 
Maître Folace  Joyeux anniversaire, mon cher. 
 
Jean  Good health and hapiness, Sir ! Santé et prospérité, Sir ! 
 
Monsieur Fernand  C'est vraiment trop gentil. 
 
Patricia  On m'a apporté celui-là tout à l'heure. Expéditeur : Volfoni frères. 
 
Monsieur Fernand  On a beau avoir fait la paix, ça fait quand même quelque chose. Et j'dois dire, le geste est délicat. 
 
Patricia  C'est sûrement une pendule, écoutes ! 
 
   
  Monsieur Fernand prend le paquet et le jette par la fenêtre, une déflagration secoue la pièce.
   
   
  Plus tard, Monsieur Fernand arrive sur la péniche des Volfoni, il frappe à la porte, Raoul Volfoni lui ouvre
   
Monsieur Fernand 

 

Happy birthday to you, Happy birthday to you, Happy birthday to you, Happy birthday to you ... 
 
   
  Monsieur Fernand décroche un coup de poing à Raoul Volfoni.(cascade)
   
Paul Volfoni  Il est parti. 
 
Raoul Volfoni 

 

Non, mais t'a déjà vu ça ? En pleine paix, il chante et puis crac, un bourre pif ! Il est complètement fou ce mec. Mais moi, les dingues, je les soigne. J'vais lui faire une ordonnance et une sévère ... J'vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quat' coins d'Paris qu'on va l'retrouver éparpillé par petits bouts, façon Puzzle. Moi, quand on m'en fait trop j'correctionne plus : j'dynamite, j'disperse, j'ventile. 
   
   
  Les Volfoni arrivent dans la maison du Mexicain
   
Paul Volfoni  On aurait pas dû venir. 
 
Raoul Volfoni Ta gueule ! 
 
Raoul Volfoni  Assures-toi qu'il s’est recouché ! 
 
   
 
Monsieur Fernand est à côté de Raoul Volfoni qui ajuste sa bombe et qui ne l’a pas vu 
   
Raoul Volfoni 

 

Alors, y dort le gros con ? y dort le gros con ? (en simultanné au voisin de derrière) Ben y dormira encore mieux quand il aura pris ça dans la gueule ! Il entendra chanter les anges, le gugus de Montauban ; j'vais l'renvoyer tout droit à la maison mère, au terminus des prétentieux... 
   
   
  A l'hôpital
   
Raoul Volfoni  Fumier va ! 
   
   
  Monsieur Fernand lit le journal dans la salle de séjour de la maison du Mexicain
   
Monsieur Fernand  " Enigme dans l'affaire du camion incendié parmi les bouteilles de pastis clandestin transportées par les fraudeurs, certains contenaient de l'essence ". Evidemment ça brûle mieux. 
 
Pascal  Oui, mais Monsieur Fernand, ce que vous avez fait aux Volfoni, c'est pas bien ! 
 
Bastien  C'est surtout, pas juste ! 
 
Monsieur Fernand  Elle est bien belle celle-là ! Comment, il me flinguent à vue, il me butent Henri ... 
 
Pascal  Justement pas ! 
 
Bastien  Ah ... Tiens expliques, toi ! 
 
Pascal  Monsieur Fernand, si les Volfoni vous avaient seringué, vous et Henri, qui aurait été aux commandes, hein ? 
 
Bastien  Moi, première gâchette ! 
 
Monsieur Fernand  Et c'était pas toi ! 
 
Monsieur Fernand  Dîtes-donc, Théo, l'ami Fritz là, question mentalité, quelle côte vous lui donnez. 
 
Pascal  Ben, c'est pas blanc bleu. 
 
Monsieur Fernand  Ça vous dirait de faire une petite commission pour moi ? 
 
Pascal  Nous, si les Volfoni sont plus dans le tourbillon ! 
 
Bastien  Présenté comme ça, la chose peut nous séduire ! 
 
Monsieur Fernand  Ben alors vous pourriez peut être passer voir Théo à la campagne. Il a sans doute besoin de parler, de causer et à vous qu'il connaît bien, il se confierait peu être ? 
 
Pascal  Je vois pas de raisons pour qu'il nous fasse des cachotteries. 
 
Bastien  J'vois pas non plus ... 
 
Pascal  Ou alors, ce serait carrément le goût de taquiner ! 
   
   
  Pascal et Bastien téléphonent de la distillerie 
   
Pascal  Alors voilà, Monsieur Fernand, on est passé à la distillerie. Théo était pas là, on est tombé sur Tomate, curieux non ? 
 
Monsieur Fernand  Qu'est ce qu'il faisait là ? 
 
Pascal  Détendez-vous, Monsieur Fernand, il nous l'a dit ce qu'il faisait là. 
 
   
  Tomate a été désoudé dans la distillerie par Bastien et Pascal. Théo et son ami retournent dans la distillerie et retrouvent Tomate raide
   
Théo  Pauvre Tomate ; je le voyais pas s'en aller si vite. 
 
L'ami de Théo  Comme ça, on aura pas à le faire, puisque c'est pas lui qu'on devait clôturer. 
 
Théo  C'est tout ce que t'as trouvé, tu comprends que si Tomate est descendu, c'est que l'autre branque a compris et que ça sera bientôt notre tour. Seulement maintenant, on a le droit pour nous. 
 
L'ami de Théo  Le droit ? 
 
Théo  Légitime défense. Avec moi, ça ne pardonne pas. 
   
   
  A la maison du Mexicain
   
Maître Folace  Mon cher, nous avons de la visite ! 
 
Monsieur Fernand  (un coup de feu retenti)(tirs de cotillons pendant toute la scène) Comme effet de surprise, c'est réussi ! V'là qu'on s'fait flinguer. 
 
Monsieur Fernand s'adressant à Jean qui ouvre un coffre fort
 
J'te demande pas si tu sais les ouvrir ! 
 
Jean tendant un revolver à Monsieur Fernand  Je ne demande pas à Monsieur, si Monsieur sait s'en servir ! 
 
   
   
  Amédée de la Foy arrive en pleine fusillade et se dirige vers la maison, où il sonne à la porte
   
Jean  Monsieur attendait quelqu'un ? 
 
Maître Folace  D'après Monsieur, serait-ce une feinte de l'ennemi ? 
 
Amédée de la Foy Voulez-vous m'annoncer auprès de Monsieur Fernand Naudin, je vous prie? 
 
Jean  D'la part de qui ? ... DE LA PART DE QUI MONSIEUR ? 
 
Amédée de la Foy  Quoi, qu'est ce qu'il y a mon ami ? Articulez ! 
 
Jean  DE LA PART DE QUI MONSIEUR ? 
 
Amédée de la Foy  De la part du président de la Foy, le père d'Antoine de la Foy. 
 
Jean à Monsieur Fernand  Le président de la Foy ! 
 
Amédée de la Foy  Puisqu'on ne m'annonce pas, je le fais moi-même : président de la Foy ... 
 
   

Coups de feu
   
Amédée de la Foy  Moi aussi, je suis ravi de faire votre connaissance… 
 
   

Coups de feu
   
Amédée de la Foy  Je vois que vous êtes habitué à mener les choses rondement. Ce n'est pas pour me déplaire d'ailleurs, j'aime l'action, l'initiative ; quand j'étais jeune, je jouais au hockey sur gazon 
 
   

Coups de feu
   
Amédée de la Foy (une horloge sonne)  Mon Dieu, fin XVIIIème, de Ferdinand Bertaud. A moins que ma future belle-fille n'y tienne vraiment, je l'échangerais bien contre autre chose. Oui, pardonnez-moi, j'anticipe. Et bien, Monsieur, j'ai l'honneur de vous demander la main de votre nièce Patricia pour mon fils Antoine. 
   
 
Monsieur Fernand fait signe à Jean 
   
Amédée de la Foy  Ce oui est un cri du cœur, je n'en attendais pas moins. Cette maison est un ravissement, cette verdure, ce calme; Voyez-vous Monsieur, rien ne vaut ces vieilles demeures de familles, ces greniers où nous avons jouer enfants. Il me semble avoir entendu... 
 
Monsieur Fernand  Oui, c'est le jardinier qui ... tue les taupes ! 
 
Monsieur Fernand  Jean ! Voulez-vous lui dire de faire un peu moins de bruit s'il vous plaît ? 
 
Jean  J'vais essayer de lui faire comprendre Monsieur. 
 
Amédée de la Foy  Dîtes moi que c'est un héritage, un cadeau, un objet de famille, mais ne me dites pas que vous l'avez trouvé à Paris, vous me tueriez ! 
 
Monsieur Fernand  Quoi ? 
 
Amédée de la Foy  Ça ! 
 
   
  Une balle ricoche au plafond et fait tomber du plâtre sur le Président.(jets de farine)
   
Amédée de la Foy  Ouh ! Mais qu'est ce que c'est ? 
 
Monsieur Fernand  Des termites. 
 
Amédée de la Foy  Hein ? 
 
Monsieur Fernand  Des termites, ca bouffe tout les termites ! L'ennui de ces vieilles demeures où nous avons joué enfants. Sales bêtes ! 
 
   
  Pascal et Bastien arrivent et sont repérés par Théo et sa bande qui stationnent dans le Jardin
   
Théo  Les horribles ! 
 
Freddy Séparément ils sont déjà pas drôles, j'suis pas pressé de connaître leur numéro de siamois. 
 
Théo  Il faut bien admettre qu'exceptionnellement, Dieu n'est pas avec nous ! Mais il ne sera pas dit que nous avons sorti le matériel pour rien ... 
   
   
  Les Volfoni sortent de l'hôpital, Théo et sa bande passent en trombe devant eux et les mitraillent.(tirs de cotillons)
   
Théo  Je ne dis pas que c'est pas injuste, je t'ai dis que ça soulage ! 
   
   
  Chez le Tailleur
   
Le tailleur  Ah parfait, absolument parfait, et pourtant, une jaquette c'est difficile à porter ! Monsieur la porte à ravir ; Monsieur a une morphologie de diplomate. 
 
Monsieur Fernand  Très bien, très bien, soyez assez gentil de m'envoyer votre facture le plus vite possible, parce que moi, je repars en Province après demain, hein ? 
   
   
  Chez le photographe
   
Le photographe  Ne bougeons plus ! 
 
Patricia  Mon oncle, c'est merveilleux, je n'aurais jamais pensé qu'on avait autant d'amis. 
 
Monsieur Fernand  Nous en avons encore beaucoup plus que tu ne le pense ! 
 
Antoine de la Foy  Vous avez l'air exceptionnellement détendu, Oncle Fernand, heureux de vivre ! 
 
Monsieur Fernand  Ah oui, ça, vous pouvez le dire. Maintenant que ma mission de tuteur est terminée, et croyez moi ... Et puis quant aux diverses affaires constituant la dote de notre petite Patricia ; votre cher papa a accepté de les prendre en charge. Elles sont sans doute un petit peu particulière mais enfin, avec un vice président du fond monétaire à leurs têtes, ben moi je pense que tout ira bien ! 
 
Antoine de la Foy  Oui, surtout avec Papa, il ne comprend rien au passé, rien au présent, rien à l'avenir, enfin, rien à la France, rien à l'Europe enfin rien à rien ; mais il comprendrait l'incompréhensible dés qu'il s'agit d'argent. 
 
Monsieur Fernand  C'est pas du toc au moins ? 
 
Jean  Monsieur Fernand, du vieux Paris. 
 
Pascal  Monsieur Fernand, Monsieur FERNAND. 
 
Maître Folace Y'a du nouveau : Théo est réapparu, il est à la distillerie avec tout son petit monde. 
 
Monsieur Fernand  Quoi ? 
 
Pascal  Ils démontent le matériel ; on dirait qu'ils vont se faire la malle. 
 
Monsieur Fernand  Et t'es là ? Jean ? Ah bravo. 
 
Pascal  Mais Bastien monte la garde. On aurait pu les flinguer sans douleur, mais on a pensé que Théo vous revenait de droit. On a déjà vu des patrons se vexer. 
 
Monsieur Fernand  Jean ! Dîtes à mademoiselle que j'ai une course urgente à faire et que je les rejoins quand j'ai fini hein, voilà ! 
 
Jean  Pour ce genre de courses, je conseille à Monsieur, si Monsieur me permet, de ne pas partir la musette vide. 
 
Pascal  Oh dis donc, tu m'a déjà vu pas emporter ce qu'il faut, où il faut et quand il faut ? 
 
Jean  Oh excusez-moi, Monsieur Pascal, mais des jours comme aujourd'hui, on a plus sa tête. 
 
Monsieur Fernand  Allez vite ! 
   
   
  Pascal et Monsieur Fernand arrivent à la distillerie, ils rejoignent Bastien
   
Bastien  Ils sont là, j'en ai déjà repéré trois ! Y'en a peut être d'autres ? 
 
Pascal  Qu'est ce qu'on fait ? on attend qu'ils sortent ? On fait un fermé ou un rabat ? 
 
Monsieur Fernand  J'ai pas le temps d'attendre moi, j'ai une cérémonie à dix heures ! Allez, allons y. Allez. 
 
Pascal Bon ! 
 
Freddy  Ils arrivent, ils arrivent. 
 
Pascal observant l'arme de Bastien  Qu'est ce que je vois là ?, ça 
 
Bastien  J'l'avais en cas qu'il aurait fallu tirer en rafale, des fois qu'ils seraient tous sortis d'un coup, TATATATATA ......Hop ! 
 
Pascal  C'est marrant que t'es gardé ce côtés maquisard, t'es pas en âge d'arrêter tes momeries ? 
 
Monsieur Fernand  Bon, c'est fini oui ? Puisque je vous dis que je suis pressé ! 
 
   
  La fusillade éclate. Pascal et Bastien tuent l’ami de Théo.(cascade en ombre chinoise derrière l'écran, trop fort !)Monsieur Fernand se bat avec Freddy et le tue. Théo parvient à s'échapper. Monsieur Fernand, Pascal et Bastien se rejoignent à leur voiture.
   
Pascal (observant sa montre)  Patron ? 
 
Monsieur Fernand  Oh ! Merde ! 
 
Pascal  (après avoir rafistoler la chemise, déchirée dans le dos, de Monsieur Fernand) Avec la jaquette, ça ira. 
 
Monsieur Fernand 
Ca va ? 
   
   
  Tout le monde se retrouve à l'Eglise pour le mariage
   
Monsieur Fernand à jean  J'ai eu chaud. 
 
   
   
  Monsieur Fernand accompagne Patricia jusqu'à l'hôtel.(remonté de l'allée centrale du vox par les mariés maison et la suite du VOX, jet de riz ) Théo se gare devant l'église et charge sa mitraillette. La cantatrice chante, une explosion vient secouer l'église, Bastien et Pascal rentrent dans l'Eglise et se signent. La voiture de Théo, avec lui dedans, a explosé.
   
   
  Fin